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la caverne aux écrits

19 mai 2008

Sur fond de bues

Sans un mot je m’éloigne. Je te sens derrière moi attendant un geste un signe aussi petit soit il, preuve que tout n’est pas encore fini. Je continue d’avancer. Tu vas pour faire un pas, mais la pluie se met à tomber violement comme pour nous éloigner encore un peu plus. Tu restes sur le pas de cette porte, où tout a commencé et comble du hasard où aujourd’hui tout fini, attendant un geste qui ne viendra pas. Tu me suis du regard, plus que quelques secondes et je sortirai de ton champ de vision comme je suis sorti de ta vie: brièvement.

Tu ne le sais pas mais je vais mourir. Mourir de t’avoir connu, mourir de t’avoir laissé. Mourir de chagrin le coeur rempli joie. Je vais mourir. Seul.

La pluie continue de tomber mais n’a aucun effet sur moi; d’ailleurs plus rien n’a d’effet, de sens de valeur de goût. Je m’arrête, allume un cigarette et lève les yeux au ciel. J’aperçois cette lune et ces étoiles dont la lumière me donne envie de gerber. Tout comme le reste, toi, elle, lui, ma famille, mes amis, je repense alors à ce livre de Boris Vian: «  j’irai cracher sur vos tombes ». J’irai même pisser dessus si je le pouvais.

On discute on discute, mais j’ai encore de la route à faire. Après quelques heures mes pas me conduisent devant un bar miteux. Je le regarde, hésite, et fini par entrer.

Me voici au paradis des poireaux et des putes au rabais. J’avance et me dirige vers une table isolée dans un coin. Je m’assied. Un vieillard en salopette usée par la crasse s’approche.

- le vieillard: qu’Est-ce que je vous sers?

- Moi: un scotch. Sans glace.

Je fouille mes poches et me rappelle avoir allumer ma dernière clope sous les étoiles. Le vieillard revient vers moi, pose le verre sur la table.

- le vieillard: 1.80$.

- Moi sortant de la monnaie: vous avez des cigarettes?

- le vieillard: que des sans filtre.

- Moi posant la monnaie sur la table: laissez tomber.

Je porte le verre à ma bouche et avale son contenu d’un trait et en commande un autre. Le vieux du comptoir m’en apporte un second que je vide aussi vite que le premier. J’en commande encore un autre. Le vieux me l’apporte à nouveau. Accoudé au comptoir, un homme se retourne

- le type: putain mec quelle descente!! Tu vas bien payer ta tournée?

Sans dire un mot ni même le regarder je vide mon verre, me lève, attrape ma valise et me dirige vers la sortie. Le type s’approche et m’attrape par l’épaule.

- le type: attends mon gars t’en vas pas comme ça!!

Je me retourne, pose ma valise et lui envoie violement mon poing dans la figure. Le pauvre con s’écroule dans les chaise d’une table située derrière lui. Je reprends ma valise , sors de ce rade et reprends ma route. Quelques instants après, je m’arrête pour pisser.

J’entends une voiture approcher derrière moi. Au fur et à mesure, les feux m’éclairent et j’y vois mieux pour pisser. Trop tard j’en ai mis plein mes godasses. Je me retourne au moment ou la voiture arrive à ma hauteur. En descendent trois types dont celui que j’ai salement amoché. L’un d’eux, flingue à la ceinture s’approche de moi.

- le type: c’est toi qui a cogné Tony?

- moi: ouais.

- le type: t’aurais pas dû.

Il sort son arme presse la détente. Merde je suis mort.

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19 mai 2008

MES DERNIERES HEURES

                    MES DERNIERES HEURES

07h00. Je sors du boulot.

08h00. J’arrive enfin chez moi. Machinalement je tape le code. Je traverse une coure minuscule, paradis des merdes et pisses de chiens, chats et autres animaux. J’emprunte un petit escalier. Au premier étage je croise madame Da Silva, la concierge, elle m’adresse un large sourire, mais pas assez grand pour masquer la fatigue d’une vie passée à toujours s’occuper des autres et si peu d’elle-même. Je pénètre enfin dans mon appartement. Ce semblant de chez moi plein de choses mais vide de sens.

08h05. Je jette ma veste. Par la fenêtre, je regarde, cette masse continue de gens qui avance. Ces gens qui vivent pour travailler, travaillent pour vivre et mourront d’ennui. Il faut que je prenne une douche.

08h30. Le bien être d’après douche n’est que de courte durée. Les bruits extérieurs me ramènent à la réalité avec violence. Dans le miroir, mon reflet usé et fatigué de cette existence inutile, me percute de plein fouet. Et,Comme une évidence, seule issue possible à tout ça, les mots sortent d’eux-mêmes de ma bouche: ce soir je serai mort.

09h00. Je suis dans ma chambre. Je cherche dans mes affaires ma vieille montre. Je la trouve. Je règle le compte à rebours: 15H00.00.

10h00. Mon téléphone sonne. C’est ma mère. Elle me demande si je viendrai pour son anniversaire. Je lui dit que oui, elle me dit qu’elle m’aime, je raccroche.

11h00. Je sors, il faut que je m’occupe. Je n’ai rendez vous que dans 13 heures. Pour une fois elle sera à l’heure. Devant moi passe un bus sur lequel je vois une affiche de film. Un ciné pourquoi pas?

11h30. Je suis au ciné. La caissière me donne ma place. Elle est jolie mais sa coupe de cheveux ne lui va pas.

14h00. Je sors du ciné. Le film était pourri. Il faut que je mange. N’importe quoi.

14h30. Ce sandwich était dégueulasse. Je regarde ma montre: encore 09h30. Trop long. Que faire? Dormir.

20h00. Je me réveille. Avant de partir je regarde une dernière fois cet appartement. Je ferme la porte et sors.

21h00; Dernier excès dernières calories de toute façon...

22h00. L’hôtel était minable. Tout comme cette pute.

23h30. Je croise un clochard. Je lui file mes derniers euros, il me dit que c’est pour manger. Je suis sur du contraire.

00h00. Le quai est désert. Au loin j’entends le métro qui arrive. Je souris. Il m’est souvent arrivé de rater mon train, celui-ci ne me ratera pas.

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